13 octobre 2010

Le retour en France II

Le bateau me déposa à Marseille. La première chose que je fis fut de boire une verre de cognac dans un bistrot. Un vrai cognac français. En Argentine ce n´était pas dans mes moyens. J´étais ému par mon retour à la source de mes souvenirs d´enfant. J´avais 10 ans quand je quittais la France. Au plus profond de moi-même je me suis toujours senti Français. Malgré diverses propositions, j´ai toujours refusé la double nationalité. Pourtant la France m´a souvent poussé à l´exil : En 1940 par l´occupation allemande, en 1957 en voulant m´envoyer faire la guerre au Maghreb, en 1978 en me refusant, à 48 ans, un simple emploi et en 2005 par incompatibilité culturelle avec mes voisins gascons. La France est une grande dame très admirée, mais souvent capricieuse et cruelle dans ses rapports avec ses amants.
Ceci me fait penser à un poème médiéval espagnol dans lequel le poète, transi d´amour, dit qu´il a dans le coeur une flèche qui le fait souffrir : s´il l´enlève il meurt et s´il la laisse aussi. La France est ma flèche !...
C´est bien connu que beaucoup d´étrangers admirent notre littérature car elle est porteuse de liberté et d´idées nouvelles et que l´Etat français s´en enorgueillit. Néanmoins, un grand nombre d´écrivains et de poètes français, parmi les plus prestigieux, ont vécu méprisés et parfois persécutés, emprisonnés et poussés à l´exil par les autorités de leur époque. Serait-ce qu´il faut être mort et enterré pour que les autorités françaises reconnaissent les mérites et les vertus de leurs meilleurs écrivains ?
Pourquoi, alors, tant d´écrivains étrangers ont-ils cherché refuge à Paris ?...

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