En face de la société MMM, il y avait le bistrot d´un Corse qui servait un menu unique pour 200 francs (je gagnais alors 75.000 francs par mois). C´était une nourriture simple mais, à mon goût, savoureuse. Le quart de vin était compris dans le prix. Je partageais ma table avec un tourneur de MMM, d´une cinquantaine d´années, qui me parlait, avec érudition, de spécialités culinaires et de vins de pays que j´ignorais. J´apprenais, avec intérêt, à connaître la France prolo et sa riche culture.
Les premiers jours de mon arrivée à Paris, mon cousin Maurice organisa un repas en l´honneur d´un polytechnicien - un autre lointain cousin - qui, d´aprés lui, pourrait m´aider à trouver un emploi dans ma spécialité. Le repas, très classique, servi dans de la porcelaine de Limoges et des verres en cristal, fut délicieux. Apéritif, vol-au-vent en entrée, gigot d´agneau accompagné de petits pois et de pommes-noisette, salade et glaces pour finir. On monta de la cave des bouteilles de vin blanc et de rouge, dont les étiquettes étaient légèrement moisies. Ce fut l´un des repas les plus raffinés de ma vie.
Ma tante Mado d´Aubagne était une très grande cuisinière provençale. Tout ce qu´elle cuisinait était divin, mais la table était toujours familiale. Il n´y avait pas, chez elle, la mise en scène des bourgeois parisiens.
Ma tante Mado |
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