11 octobre 2010

Lève toi et marche camarade! (Introduction)

Il y avait plusieurs mois que les muses m´ignoraient. Pas un poème n´est venu taper à ma porte. Comme je suis maintenant très vieux j´ai pensé que c´était la fin de l´inspiration. Puis disons-le : un homme sérieux, à 80 ans, s´il ne veut pas se ridiculiser, évite de dire qu´il est poète, surtout s´il est français. Et ce n´est pas tout : l´infime poète qui vous parle prétend également écrire, traduire et publier de la poésie sociale et subversive. Il faut savoir que, depuis des décennies, ce n´est plus à la mode. La mode est au lyrisme apolitique !
César Vallejo, Pablo Neruda, Aimé Césaire, Aragon, Maïakovski, Paul Eluard, Char, Benjamin Péret, García Lorca, Rafael Alberti, Julio Cortázar, Roa Bastos, Luis Franco, Francisco Urondo, Mario Benedetti, Octavio Paz, Nicolás Guillén, etc. sont si peu présents dans la mémoire des intellectuels contemporains qu´on peut se demander si un jour ils ont vraiment existé ! L´apolitisme des esthètes, des prudents, des opportunistes, marginalise toute la poésie engagée du passé et celle du présent.
L´horrible mur de Berlin est tombé et a été remplacé par un autre, bien plus infranchissable, qui sépare le XIXème du XXème siècle. En littérature, on admet la révolte culturelle de quelques fils de bourgeois alcooliques, drogués, syphilitiques, antérieurs à la révolutions russe, mais on ne pardonne pas à tous ceux qui, au XXème siècle, ont choisi le marxisme plutôt que le fascisme et le nazisme. Pourtant, à partir de 1933, quel intellectuel honnête, ayant une conscience politique et sociale, pouvait choisir Hitler plutôt que Staline ? Les morts dans les camps nazis n´ont pas eu ce choix !

1 commentaire:

Do you BnF ? a dit…

“la poesía es un arma cargada de futuro” (Gabriel Celaya)