20 octobre 2010

Le retour en France III

Après une halte chez ma tante Mado à Aubagne, je suis parti, anxieux, chercher un travail à Paris. Il y avait, en 1956, un épais hebdomadaire, rempli de petites - et grandes ! - annonces, proposant des emplois dans tous les domaines. Je me suis présenté, dans plusieurs entreprises, pour un poste de dessinateur industriel. En Argentine je dessinais, à partir d´une idée, d´un petit croquis ou d´une photo une machine que personne n´avait jamais vu fonctionner. Nous les réinventions pour notre besoin. Donc j´étais au plus haut niveau de ce métier. N´ayant jamais travaillé en France je me présentais pour une catégorie intermédiaire : dessinateur 2ème échelon ! Toutes les entreprises qui m´ont fait passer un essai - certaines avec des dizaines de dessinateurs - me proposèrent un emploi. Je choisis celle qui m´offrait - malgré ses vieux locaux poussiéreux - le meilleur salaire et le travail le plus intéressant : dessiner des rotatives pour l´imprimerie. Je commençais, dès mon arrivée, à projeter - 10 heures par jour - un prototype de machine pour épreuves de plaques typographiques. C´est ainsi que j´appris que les normes DIN, que je connaissais, étaient allemandes. Les normes françaises étaient différentes des allemandes et celles de l´usine MMM encore différente des françaises. C´est le Marché Commun qui remit de l´ordre dans cette cacophonie technique européenne ! Ce sont les normes allemandes, plus rationnelles, qui prirent le dessus. Quand vous achetez, dans une papeterie, une feuille de papier A-4, c´est un format selon les anciennes normes allemandes ! Peu de gens le savent !

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