Il y a des années, j´ai
lu un livre qui avait pour titre : « Ces
multinationales qui nous gouvernent ». On pensait alors que
ces entreprises qui, à partir d´un pays industrialisé dominant,
inondaient le monde entier avec des produits de pacotille, étaient
l´image même de la réussite des Etats-Unis. Coca-Cola en fut le
symbole. J´ai été témoin, en 1942, au lancement de Coca-Cola à
Buenos Aires. Mais commençons par le début : Une loi, en
Argentine, exigeait que tout fabricant d´un produit alimentaire
conservé en boites ou en bouteilles fournisse, pour être autorisé
à le commercialiser, la liste des ingrédients qu´elles
contenaient. La formule du sirop, avec lequel on produisait la
fameuse boisson, était un secret mieux gardé que celui de la bombe
atomique ! Donc Coca-Cola n´arrivait pas à obtenir
l´autorisation de vente en Argentine ! Puis un jour (à quel
prix ? On ne l´a pas su !) nous vîmes arriver, dans notre
quartier, un camion chargé de bouteilles de Coca-Cola qui étaient
distribuées gratuitement, dans la rue, aux enfants et aux passants.
J´en garde deux souvenirs : 1) Ça avait un goût infecte de
médicament ; 2) Ça avait un effet énivrant (est-ce que cette
première version contenait vraiment de la cocaïne et de l´extrait
de noix de cola pour attirer et fidéliser le client ?).
Un ami, ingénieur
d´entretien de la section d´embouteillage de Buenos Aires, me
racontait outré que Coca-Cola rachetait en province - après les
avoir ruinés en faisant du « dumping » sur les prix des
sodas - des ateliers de fabrication de limonades concurrents et
aussitôt ils cassaient, à coup de masse, toutes les machines.
Chroniques indignées
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